2015年3月7日土曜日

緑の懸谷 Cette combe verte... Cahier de verdure2 Jaccottet

「緑の覚え書」2.フィリップ・ジャコテ



 緑の谷には花もなく鳥もなく、空中に、緑色のテラスのごとくあり、その上をあっけなく過ぎゆく雲は、背後のもう久しく家畜も途絶えた放牧地にぱっくり穴を開ける冷たく目には見えない深淵が
群れとなって現れたかのようだ。逆光のため、まばゆい光のうちに、この草のハンモックの類はくぐもって見え、その空気は高みでは鮮やかで地に近づけば柔らかく、くすんだ象牙色の牧場は日中ともされたままのランプのような、あるいは月、さては乳房か

 山の湖の方へも行ってみよう、エメラルドに変わった草原のような。そこまで行ってしまえばおそらくもう水を飲むことはできまい。それで今こうして緑が見えているのだろう。人の気配を察して逃げていく獣たちに出くわすように、山にはエメラルドが散在する。そして春はきらめく陽炎。







 Cette combe verte,sans fleurs et sans oiseaux, suspendue, cette espèce de terrasse verte, au-dessus de laquelle passent les nuages rapides surgis comme des troupeaux du gouffre invisible et froid creusé derrière, ces pâturages où il n’y a plus de bétail depuis longtemps.
  Dans la lumière brillante qui, à contre-jour, s’embrume, cette sorte de hamac d’herbe, l’air vif dans les hauteurs et doux près du sol, la bergerie d’ivoire usé comme une lampe restée allumée en plain jour, comme la lune, justement, que l’on devine,le sein laiteux.


 Allez encore vers ces lacs de montagne qui sont comme des prés chargés en émeraudes. Peut-être n’y boira-t-on plus, peut-être est-ce pour cela qu’on les voit maintenant. Il y a des émeraudes dans la montagne comme on y croise des bêtes fuyantes. Et printemps est poussière lumineuse.


Cahier de verdure          Philippe Jaccottet   Poésie/Gallimard p.24