2013年7月19日金曜日

フランス詩  フィリップ・ジャコテ  LE LOCATAIRE




「間借り人」              フランシス・ポンジュに



私たちは 空の高みの 軽い家に住まい
風と光が 互いに交わりつつ その家を間仕切る
時に 全てが透明なあまり 行く年月を 忘れてしまい 
空に開かれた扉から 一つまた一つ ここぞとばかりに飛びしきる

木々は眼下に 草はさらに下 世界は緑
朝を 煌めかせ 夜ともなれば 色あせて
遥か遠く息づく山々は 霞のようにあり
あてもなく眺めるなら 通り抜けて

光の家は 深淵の上に築かれ 震えている
だから その響きのよどみの内に 急いで住もう
遠からず 埃にくすんでしまうだろう
あるいは 砕け散り あっけなく刃傷沙汰 

間借り人を 土に埋めてやってくれ 
君がだよ お手伝いさん
彼は目を閉じている 庭に倒れていたんだ
そそくさと君の愛を 言い終えたなら
さあ 緑滴る 水の家に 彼を降ろしてやってくれ


 LE  LOCATAIRE           à Francis Ponge.

Nous habitons une maison légère haut dans l’air,
le vent et la lumière la cloisonnent en se croisant,
parfois tout est si clair que nous en oublions les ans,
nous volons dans un ciel à chaque porte plus ouvert.   

Les arbres sont en bas,l’herbe plus bas, le monde vert,
scintillant le matin et, quand vient la nuit,s’éteignant,  
et les montagnes qui respirent dans l’éloignement
sont si minces que le regard errant passe au travers.

La lumière est bâtie sur un abîme, elle est tremblante,
hâtons-nous donc de demeurer dans ce vibrant séjour,
car elle s’enténèbre de poussière en peu de jours
ou bien elle se brise et tout à coup nous ensanglante.

Porte le locataire dans la terre, toi, servante !    
Il a les yeux fermés, nous l’avons trouvé dans la cour,
si tu lui as donné entre deux portes ton amour,
descends-le maintenant dans l’humide maison des plantes.