2014年9月2日火曜日

Christine Moiroux : un montre en or




金時計


それはミサからの帰り道、夏の終わりのある晴れた日曜だった。暑いのに初めてストッキングをはいていたのは、ピカピカの女の子に見せるためだから、すっかりその気になっていた私は、おもむろに足を運び、スカートの裾から1センチ可愛いレースがのぞいているのが気になってしかたなかった。弟は、いっしょに遊ぼうとしきりに私を誘いながら、すぐに飽きてしまう。運転の真似をして走り出し、仮想ハンドルをくるっと回してUターン、彼のウインクが右目なら右へ曲がるつもりだし、反対なら左へ方向転換だ。パパとママは私の横で穏やかに話しながら歩く。言葉の端々から、どうやらバカンスの帰宅が話題らしい。何時に出るかだなんてまだ早いわ、今から心配してどうするの?と思ったとたん、くすんだ黄色のまぶしい陽の光が目に飛び込んできたので、立ち止まりかがんで見ると固い土の中から時計のムーブメントケースがのぞいていた。私は叫んだ。「パパ!すごいの見つけたわ!」父は付着していた土を取り除き、拭き取るように擦って手のひらにのせると、息をのんで見守る母と私の前に差し出した。バックミラーにちらっと目をやり何かあったと感づいた弟は、Uターンすると、ブレーキ音もけたたましくドリフト走行でレースを終了した。
                     





                                                                   写真: フォード・カプリ    Wikipediaより


   
そしてレーシングカーをおりる手間を省いて、手回しで窓を開けると、私の掘り出し物に見入った。「腕時計だね、見てごらんイニシャルがある。」と父がコメントする。
ほんとうだ、二つのJがひしめくように、二つの名前の文字の先頭に際立って組まれている。JulietteC-JacquesM.
「何て名前?パパ。」文字を読めるようになったばかりのピエールが聞いた。
「わからない、名前を全部彫る場所がなかったんだよ。」と言うが早いか私に時計を手渡した。「持っていなさい。明日確かめてみるといい、村の人なら誰の物か分かるかも知れない。」

 翌朝は、お宝を早く落とし主に返したいのと、何よりその人に喜んでもらえるだろうと、いそいそ村へ駆けつけた。父が、お店で尋ねれば早いと言っていた。それが村には三軒きりで、調べて回るのは簡単だったが、何の手がかりも得られず途方に暮れ、教会の広場に行き着いた。なーんだ、時計を裏に表にひっくり返す、、、食料品店のマリーが、これ金時計よって、教えてくれただけか。

弟がレーシングカーの運転席に収まった時、この行き詰まった袋小路の出口が見えた。横滑りにタイヤの軋む音が響いて、彼は窓ごしに「ギュスターブの所は?」と言ったのだ。そう言えば、いつも暗い屋台の奧にひっこんでいる靴修理のおじいさんに聞くのを忘れていた!
普段は寄りつきもしない彼の隠れ家に向かって、勇気を奮い立てるべく洋洋たる足取りで、一目散に飛びだした。ピエールも右に習えの勢いで危うく幻の車ごと溝に突っ込むところだったが、巧みに軌道修正すると、クラクションも高らかにどんどん進んだ。
隠れ家に着くとギュスターブは調度出かけるところだった。「よかった、怖い所に入らなくてすみそう。」
弟はブレーキをかけて止まり、私はあいさつして落とし物を提示した。
「この時計、誰の物かご存じありませんか?」ギュスターブは大きな手で触ってみて、すぐに声を上げた。
「こりゃ!ジュリエット・カプリの時計じゃないか!」うわぁ!やった!私は有頂天になって急いで尋ねた。
「ジュリエット・カプリ?その方をご存知なのですか?じゃあ、ジャックMは?」
日頃気むずかしいギュスターブじいさんが、今日はお日柄もよろしく、まあまあ落ち着いてと言うように手を揺らし、話してくれた。
「ジュリエット・カプリは、前にここを借りていたんだ。夏休みになると、姪っ子といっしょに来てた。小さい子だよ、エステルって言ったかなあ?」
「それで、ジャックは?知ってる人?」

「さあなあ。」と彼はあごをなでている、私はいらいらして足を踏みならす。
「向こうの森の裏手にミニヨン農場があって、まあ、あの時分にゃジャックとかいう息子がおったような、いやあ、だがジュリエットと二人でいるのは見たこともない!」

「彼女に会って時計をわたしましょうよ。」
「そんな、ジュリエットは、だめだ時計を返すなんて、もう長いこと、ここへは来ていないしもう二度と来ないじゃろう?住所も知らん。まだ生きているかどうか、、、。」
悔しそうな私を見て彼は、きっと慰めるつもりだったのだろう、ジュリエットとエステルの夏の家を見せてやろうと言い出して、鍵を取りに行った。その間に弟も車から抜け出し、鍵をひねった。ギュスターブが庭の外れから戻ってきた。弟は自分の手を私の手にすべりこませて握らせ、二人ともおっかなびっくりしながら案内人について走った。大柄なおじいさんが屋台のカウンターから出るとさらに圧倒的な大男で、見栄えがする。家も立派な物で、暗くかび臭い匂いがして歩く度に床が軋んだ。鎧戸を押し開けながら「さあ、これでこのバラックにも少し風が通るぞ、ほい、お前さんたち、ここはどうだい?」
まあ、怖いばっかりで固まっていて、大したことは言えなかった。私たちの夢気分を台無しにした不潔なほどほこりっぽい部屋に期待もくじけ、直感的に、口で説明しても分かってもらえそうにないものを感じ取っていたので、なおさら答えられなかったのだ。ギュスターブには、これまで話してくれた以上の情報もなさそうに見えたし、私たちの情熱も修理屋の恐怖の館を訪れるうちにみるみる冷めやり、そそくさと帰ってしまった。ピエールときたら赤い車をギュスターブの家の前に止めたまま。

年月が過ぎ、もうあの村には行かなくなっていた。時計は宝石箱に収まっている。時折とり出してはじっと見つめ、愛の物語を想像して心をかきたてた。

それが、先日ピエールから電話があった。
「今の僕の同僚の名前をあててごらんよ。」
「そんなこと知ってて、どうなるの?」
「エステル・カプリさ!」
「えっ?時計のこと覚えてるの?名前までどうして?」
「はっはーん!カプリと言えば、フォード・カプリだろ!」
「さすがピエール!車に重ねたのね。でどうしたの?エステルには話したの?」
「話した、エステルはジュリエットの姪じゃなくて、娘だった!」
「へー!じゃ、お父さんは誰?」
「わかるだろ?」
「ジャック・ミニヨン。でもジュリエットは何故自分の姪だなんて言ったのかしら?」
「それなんだよ、ジャックとジュリエットは相思相愛で結婚しようとしていたのに、彼が軍の召集でアルジェリアへ行ってしまったんだ。一人残されたジュリエットは子どもを産んだ。でもそのことを父親には言えなかった。あの当時はできなかったよね。それで父親には姪だと信じ込ませたらしい。そして毎年フィアンセの実家近くに出かけていた、少しでも近づこうとしてね。」
「まあ!」
彼からは何の便りもなく、ある日アルジェリアに転属願いを出し、行って彼を捜すことにした。彼女はそこで暮らした。エステルの方は本国に戻っている。毎年共同墓地で、その人に花束をたむけるそうだ。顔も知らない父親。いなくなった夫。その亡骸に会うことさえない。

   201493日訳  宮澤みよ子 

          このテキストの翻訳と掲載は作者の同意を得ています。
          


 un montre en or             
                          Christine Moiroux


C’était au retour de la messe, un beau dimanche de fin d’été. Malgré la chaleur, je portais pour la première fois un panti qui faisait de moi une toute nouvelle jeune fille. Imbue de cette distinction je marchai à pas comptés, les yeux fixés sur le bord de ma jupe d’où dépassait un centimètre de jolie dentelle. Pierre, mon petit frère, essaya de m’entraîner dans son jeu favori, mais il se lassa vite. Faisant mine de conduire, il courait, revenait tournant un volant imaginaire, il clignait d’un oeil : à droite quand il projetait d’aller dans cette direction ou de l’autre oeil quand il voulait bifurquer à gauche. Papa et Maman marchaient juste à côté de moi en devisant tranquillement. J’entendais quelques bribes de leur conversation où il était question de retour de vacances, heure de départ, je pensais que c’était encore tôt pour s’en préoccuper quand, tout à coup, j’aperçus, éclairée par un rayon de soleil une tâche jaune sale, je m’arrêtai, me penchai et trouvai, enfoncé dans la terre dure, un boîtier. « Papa, criai-je, j’ai trouvé un truc. » Il m’aida à désincruster l’objet de la gangue de terre, le frotta et dans la paume de sa main le tendit à notre curiosité. Jetant un coup d’oeil dans son rétroviseur, mon frère avait remarqué qu’il se passait quelque chose, il fit demi-tour et termina sa course en un dérapage contrôlé dans un grand cri de freins. Il ne prit pas le temps de descendre de son bolide pour admirer ma trouvaille mais ouvrit la fenêtre en un tour de main. « C’est une montre, précisa Papa, regardez, voilà des initiales. » En effet, deux « J » étroitement enlacés surmontaient deux prénoms suivis de leurs initiales : Juliette C - Jacques M.
— C’est quoi leur nom Papa ? demanda Pierre qui savait lire depuis peu.
— Je ne sais pas, ils n’auront probablement pas eu la place de les faire graver en entier, répondit-il et sans plus s’attarder il me donna l’objet. Tiens garde-la, il faudra se renseigner demain, peut-être que quelqu’un au village saura à qui elle appartient.

Le lendemain matin, pressée de rendre son bien à celui qui l’aurait perdu et surtout fière de la perspective de contenter cette personne, je filai sans tarder. Papa m’avait suggéré d’interroger les commerçants. Comme le village en comptait trois, le sondage fut très rapide et personne ne m’ayant donné d’indice, désemparée, j’échouai sur le parvis de l’église. Déçue, je tournai et retournai la montre – en or avait remarqué Marie l’épicière. Je cherchais une solution pour sortir de l’impasse où mon enquête se trouvait quand mon frère déboucha dans son bolide sur la place. Pneus qui crissent, dérapage contrôlé, il me lance par la fenêtre : « T’as vu Gustave ? ». J’avais oublié d’interroger le vieux savetier toujours caché au fond de son échoppe sombre ! Même si d’habitude je n’aimais pas trop m’attarder près de son antre, je sautai sur mes pieds et me dirigeai d’un pas ferme dans la direction pour me donner du courage. Pierre me doubla par la droite et faillit tomber dans le fossé. Il redressa habilement la trajectoire de son véhicule et continua sa route sans encombre en klaxonnant pour s’annoncer. Nous arrivâmes près de la caverne de Gustave qui en sortait justement. « Tant mieux, pensai-je, comme ça on n’entrera pas, j’ai trop peur. »
Mon frère freine, se gare, moi je salue Gustave et exhibe ma trouvaille. « Savez-vous à qui appartient cette montre ? » Gustave la triture de ses grandes mains, il ne met pas longtemps avant de s’exclamer : « Mais c’est la montre de Juliette Capri ! » Ouais ! Gagné ! Je jubile et le presse de questions : « Juliette Capri ? Vous la connaissez ? Jacques M. ? C’était qui ? » Gustave bourru d’habitude est dans un bon jour, d’un geste de la main il me signifie de me calmer et m’explique :
— Juliette Capri, c’était notre locataire, elle venait pendant les vacances avec sa nièce, une petite fille, Estelle je crois.
— Et Jacques ? Vous le connaissez ?
— J’sais pas. Il se caresse le menton, je trépigne d’impatience. Y’a la ferme Mignon derrière la forêt là-bas, y zavaient ben un Jacques dans l’temps, mais quand même je les ai jamais vus ensemble avec la Juliette !
— On va la voir pour lui donner sa montre ?
— Tu sais, la Juliette, on peut pas lui rendre cette montre, elle est pas venue depuis longtemps et sûrement elle reviendra plus. Moi j’ai pas son adresse... si elle vit encore.
Remarquant mon dépit, en guise de consolation j’imagine, il proposa de nous montrer la maison d’été de Juliette et d’Estelle. Il partit prendre la clé. Pendant ce temps, mon frère s’extirpa de sa voiture de course et la ferma d’un tour de clé. Gustave réapparut à l’autre bout du jardin. Pierre glissa sa main dans la mienne et nous courûmes rejoindre notre guide avec tous les deux la peur au ventre. C’est que le vieil homme de stature imposante, sorti de derrière son comptoir, se révélait encore plus impressionnant ! La maison aussi l’était, sombre, fleurant le moisi, les planchers craquant à chaque pas. « Tiens ! Ça me permet de l’aérer un peu cette baraque, remarqua son propriétaire en poussant un volet. Alors les enfants qu’est-ce que vous en dites ? »
Ben, on était un peu morts de trouille et on n’en disait pas grand-chose. Ces pièces poussiéreuses, sales même, dénuées de tout romantisme décevaient mes espérances, je ne lui répondis pas car je savais d’instinct que ce n’était pas le genre de commentaire qu’il aurait compris. Apparemment, Gustave n’en savait pas plus que les quelques informations déjà délivrées et comme notre enthousiasme avait considérablement refroidi pendant la visite de l’horrible maison du savetier, nous rentrâmes très vite chez nous. Pierre en oublia même sa voiture rouge garée devant chez Gustave !

Les années passèrent, nous ne sommes jamais revenus au village. La montre est restée dans mon coffret à bijoux. Souvent je la prenais, la contemplais rêvant d’un grand amour qui me faisait vibrer. Et puis, il y a peu, Pierre me téléphona :
— Devine comment s’appelle ma collègue de travail ?
— Comment veux-tu que je le sache ?
— Elle s’appelle Estelle Capri !
— Comment ? Tu te rappelles de la montre ? Toi tu te souviens de ce nom ?
— Ben heureusement, Capri, Ford Capri, pardi !
— Ça, c’est bien toi ! Le fondu de bagnoles. Alors, raconte, Estelle, tu lui as parlé ?
— Oui, elle est pas la nièce de Juliette mais sa fille.
— Ah ! Et son père c’est qui ?
— A ton avis ?
— Jacques Mignon ? Mais pourquoi Juliette faisait-elle passer la petite pour sa nièce ?
— J’t’explique : Juliette et Jacques s’aimaient éperdument, ils voulaient se marier quand Jacques a été appelé sous les drapeaux, en Algérie. Juliette, restée seule, a donné naissance à la petite mais ne pouvait pas déclarer le père, ça se faisait pas en ce temps-là bref, alors elle faisait croire qu’Estelle était sa nièce. Juliette revenait chaque année près de chez son fiancé pour tenter de s’en rapprocher.
— Ah !
— Un jour, n’ayant plus de nouvelles de lui, elle s’est fait muter en Algérie pour l'y chercher. Elle y est restée. Estelle par contre est revenue en Métropole, elle m’a avoué que chaque année, elle déposait un bouquet au monument aux morts, pour cet homme, un père inconnu, un mari absent dont la veuve n’a pas même retrouvé le corps.

   http://short-edition.com/oeuvre/nouvelles/une-montre-en-or-1