2013年6月14日金曜日

ほんとうに最後の詩   ロベール・デスノス Robert Desnos


                                                                                              投稿者訳
最後の詩                     
                  

かくも 激しく君を夢見
かくも 歩き かくも 話し
君の面影を かくも 愛した
それでもう 僕には君が残っていない
あとはもう 影の中の影として
影の百倍も夥しい影となって
行き行きては帰るしかない 
君の晴れやかな日常に


Le dernier poème         Robert Desnos  (1900-1945)


 J'ai rêvé tellement fort de toi,
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres
D'être cent fois plus ombre que l'ombre
D'être l'ombre qui viendra et reviendra

dans ta vie ensoleillée.     




明日   (1942)    
                                 

幾千の歳を重ねようとも 僕にはまだ力があるはず
君を待つ力、 ああ、その望みが明日を感じさせる。
あらゆる歪みに軋みながら老成していく 時よ
嘆くがいい「朝は新しく、また新しきは夕べ。」

だが僕らはもうあまりにも長く 前夜に甘んじている
まんじりと 光を 熱を 抱き続け
ひそひそと 話し 耳をそばだてている
たくさんの 音が すぐに弱まっては掻き消える まるで戯れのように

それでも、夜の果てにあってなお 僕らは(あかし)できる
太陽の輝きと そのあらゆる賜物を。       
眠らないとすれば それは暁を見張るため、
暁は終に 僕らを現在に住まわせるから。       


Demain

Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force
De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille
A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore
Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.


               (État de veille, 1942)




空の歌  
                  

アルプスの花が 貝に言う 光ってるね

貝は 海に言う 響いているよ

海は 舟に言う ふるえているね

舟は 火に言う 輝きだ

火は 僕に言う 彼女の瞳はもっと輝く

舟は 僕に言う 彼女といる時の君の心はもっとふるえている

海は 僕に言う 彼女の耳元に囁く君の声はもっと響く

貝は 僕に言う 君が空ろな夢の中で願う青はもっときらめく

アルプスの花が 僕に言う 彼女はきれいだね

それで僕は言ってやるんだ

きれいだよ きれいさ ああ もうだめだ




Chant du ciel

La fleur des Alpes disait au coquillage  « tu luis »

Le coquillage disait à la mer : « tu résonnes »
La mer disait au bateau : « tu trembles »
Le bateau disait au feu : « tu brilles »
Le feu me disait : « je brille moins que ses yeux »
Le bateau me disait : « je tremble moins que ton coeur quand elle paraît »
La mer me disait : « je résonne moins que son nom en ton amour »
Le coquillage me disait : « je luis moins que le phosphore du désir dans ton rêve creux »
La fleur des Alpes me disait :« elle est belle »
Je disais : « elle est belle, elle est belle, elle est émouvante »