2015年12月7日月曜日

L'arbre. à Marie








樹の肌に触れると
水の音が聴こえる
それは乾いた音で
人の息に似ている

たくさんの景色を見てきた
 ここにいて流れる水を味わい
身に染ませてきた
どうということはない
私の中を巡る水
それが葉になったか花と咲いたか 
水の心次第

ひと時私は水の身体となったまで




L'arbre

Si on touche le peau d'un arbre,
on entend le son de l'eau qui coule.
C'est un peu sec comme le son
de respiration continue et sans fin.

Lui,regardait longtemps
tous les paysages autour de lui.
Il goûtait de l'eau innocente,
la faisait circuler dans son corps.
Elle, deviendrait une feuille ou une  fleur,
cela ne dépendrait que d'elle.

Pour le bien seulement
il se servira de son  corps.




                                     







2015年8月12日水曜日

ショート・ストーリー Christine Moiroux : Deux hommes sans histoires

「名も無き二人の男たち」  
                                                                                       クリスチーヌ・モワルー

   この証言では何も起こらない、おそらく最後まで何も変わらない。

   いつものように店のシャッターを上げる、ここは二人が管理している交通省の旅行代理店。手慣れたしぐさで、容赦ないモンスーンの湿っぽさの中、それぞれの父から職を受け継いでこの方、今日も明日も明後日も、仕事が二人を待っている、もう30年になるだろうか。習慣など怖くない、それどころか無意識のうちに、慎ましくも規則正しい生活の充足感を味わい楽しんでいる。彼らの住むコシンは、中国、オランダ、イギリスやポルトガルからやって来る船乗りの街である。代々続くインディアンで、先先代から公務員をしている。旅行などしないし、したくもない、第一そんな頭さえない、方法はいくらでもあっただろうに。ここでは彼らの二世代家族が、まるで二本の手指のように完璧な協調性で、軋轢も陰りもなく旅行代理店を営業していた。
  ところで、歩道に向かって大きく開かれた扉の正面に、白黒の肖像写真が二つ、灰色の壁に掲げられているのが目につく。何気無い旅行者なら、店の奥に座る事務員の写真と思うだろうか。そうではない、この古めかしいセピアの写真は、間違いなく彼らの父親たちだ。似かよった眼差し、眼元、口元、髪の生え際、往時の二人のどれもこれもが、三代前から続く事務所の同じ席に座っている息子たちに瓜二つではないか。

   三十年。「時の経つのは何と速い、まるで昨日のことのようだ!」あるいはそうも言えたろう、それが実は、時が過ぎて行ったと言うより、彼らにとっていつも通りの平凡な現実が続くばかりだった。何しろ普通の家庭生活にお決まりの出来事以外、何一つ起こらず、争いごとや、ちょっとした事故も、二人について特筆すべき事は何もなかった。仕事でも家庭でも、目立った事件で周辺に波風を立てるなど一切ない。コシンの蒸し暑さにどっぷり浸かって、ここまでやって来た。いや、そうでもない!三つの目立った事件が、平々凡々な彼らの人生に日付を残していた。
    三番目は、仲間同志の言い争いだった。その前の二つは、二世代に渡って際立つトピックスとされ、何れも仕事場の壁の然るべき場所に、時計と並んで掛けてある。左から見て行くと、1930年の課税廃止を求める市民たちの訴訟に際して、コシンを訪れたガンジーの移動関連である。ガラスの額に入った写真が示すように、マハトマ・ガンジーが、時代にそぐわない新しいモデルの車の前でポーズを取っているのが、いかにも眉つばという風情で、特に注意せずとも見破られてしまいそうな具合だ。まあそんなところか。その隣は、期日の明示されていないリムジンのレンタカー記念。英国女王エリザベスその人の公式訪問であった。記録写真は前述のものと同じく、お人好しの民衆だけを納得させるものでしかない。とは言え、誰もそれが本物かどうかなど気にかけない、そんな事より、この代理店はバス・タクシー・乗用車のサービスで知られており、それは快適とは言えないまでも清潔で、時間は正確だったから。

    三番目の話に戻ろう。これこそ確かに起こった。この二人については他に話す事がないので、ここは力が入る。さてある日のこと、友人たちがいつものように事務所に立ち寄ると、片方の男、国の構成に関わる、ムスリム、カトリック、ヒンドゥーの問題に、我慢ならないほどいらだっていた。この夜は満月にあたり、機は満ちて、もう少しで手を出しそうなほど議論は刺々しくなり、ついに叫び声が響く!何がそこまで問題なのだろう!友人たちの中には、テーマが重過ぎるので多少の興奮は仕方が無いという意見の者もいたが、公務員の上司に、この耳障りなごたごたの話が届き、こういったスキャンダルは許し難いとの通達が出された。彼らはたちまち動揺を抑え、件の集まりと、そもそも旧知の友人であった問題の先導者を遠ざけた。同様に、皆の合意の下で入口正面に張り紙を掲げた。「政治論厳禁」つまり叫び声は禁止、激論など以ての外、こうして彼らも学んだと言う訳だ。

    静けさが戻り、こんな時は物思いに耽りがちになる。そしてまた帳簿をつけ始めた。彼らの世界は分厚い壁で風雨から守られ、安心安全安定だ。もうずっと以前から、必要なものは何でも手や目や声の届く所にそろっている。ここでは何もかもが恐ろしいほど適材適所に配置されている。整って変調のない絵、生きた静物画のように、振り子時計の針の規則正しいコースに組織化され、きちんと定刻に上がってくる。「まるで義務のように間違いなく。」時間厳守
   乾いた季節風が吹き始めると二人は入口左手にある部屋の奥に、きっちり直角に据えられた机の向こうの椅子に座り詰め、ただ平然と客を迎えては、用を書き留め稀に取り消す。
一人は机の端に座り、ポロかサッカーの試合日にしかスイッチの入らない小さなテレビの前で、ぶ厚い帳簿に一人黙々と数字を記録する。彼が主任、きっとそうだ。
   もう一人は、註文書を目の前に高々と積み上げ、入ってくる客がよく見えるように、入口の真向かいに陣取って電話応対もこなす。電話が鳴ると、とっさに背筋を伸ばして細心の気配りを身に表す。まるで目に見えるようだ、、、テーブルの縁から1センチの所にノートが置かれ、青インクの万年筆と赤インクのもう一本が寸分違わず平行に並べられている。
   モンスーンの重たい空気はやりきれないが、天井の扇風機が、オフィスのこわばった空気を、せめても揺り動かしてくれるし、過熱したアスファルトの上に突然強く降りかかる雨音に、二人はしたりとばかりに目配せを交わす。心待ちにしていた涼しさを風が運んで来てくれるのを、二人とも一時間ほど前から察していた。要するに、辛抱強く振舞うことだ。

   休憩時間は砂時計、電話は2番へ、3回鳴れば必ず出て、それ以上待たせないのが暗黙のルール。控えめな言葉で丁寧に、受話器を置いたら小さい帳簿に手をのばし、書き込んですぐさま閉じると、いつもの動作で正確に同じ場所に戻す。また電話だ、4回目、ボスが微かに頭を上げたかと思うと眉をひそめ、ペンを置いたその瞬間、もう一人が出る。やれやれ。相棒はクーポンを掴み、すらすらと何やら書き連ねると、書類を左手のカゴに納めた。
そこへ!丁度その時、知人が入ってくる。この恐るべきハーモニーを、お喋りで壊したくもなるのが人情だろう、穏やかで一本調子のルーチン作業が区切られるのは、業界用語や相づちの笑顔が、ごく稀に交わされる時だけだから。客人は座り込んで注意を引きつけようとする。彼らは丹念な仕事に没頭しながら、しぶしぶ生返事 。朝8時から夜の10時。終始一貫。結局のところ二人は、単調な日常生活と縁を切って、旅に出たいと言う他の誰かのために、誠心誠意、仕事にはげむばかりだった。

    まさかこんなことが起きようとは。

   それはまさに不意打ちだった。何の備えもなかったから、何が起こっているか理解するには時を要した。事の次第、10年前、2004年に日本まで達した津波は、他方で大きな横波となってコシンの旧ポルトガル地区を飲み込んでいた。女性子供も赤ちゃんも、いっしょに暮らす犬猫も、家はおろか車まで、庭は池の魚ごと、亡くなった人、被害を受けた者、何もかも消え去った。
   波が早馬のように押し寄せ、行く先々の全てを一掃する。その話は脹らみ広がり彼らにも届き、更に進んで世界中の新聞・ラジオ・テレビ網へと伝わった。ところが彼らは、日々の決まり事に捕らわれたまま、最後の最後まで想像もつかなかった。噂の波が通り過ぎるのは聞こえたが、まさか自分に関わりがあるとは思わなかったし、それを感じている暇もない。何しろ、突然炎上したレンタカーの受注に応えるのに精一杯だ。警察はタクシーを徴用し、バスまで救急車の役目をしている、それほど大災害の周辺には負傷者が多く、当の中心地には全く何も残ってはいなかった。


   街は文字通り上を下への大混乱、それにひきかえ事務所内は驚くべきプロフェッショナル・サイレンス、職業的静寂に徹し、次々に生じるあらゆる困難を正しく秩序立てていく。聖なる一日が、何の支障もなしに着々と営まれて行った。そうこうするうちに22時が来て、帰宅。旧市街の奥へと、入って行けば行くほど深刻になる被害を目の当たりにして、それまで二人を麻痺させていた日常感覚が、薄れていった。ようやく我が家の一画にたどり着くと、警察の一団に引き止められ、その説明によれば、目下救助隊が生存者を捜索中ではあるが、家も人も無事な物は何一つないらしい。
今の今まで、どっかりと錨を下ろしていた人生の確かさ、些細な事にも傷つくはずがないと思いながら暮らしていたにもかかわらず、これほどの大惨事に見舞われるとは、ほとほと信じられない。一日中、いつものように家のごたごたを案配してくれる妻たちを当てにして、任せっきりだった。そして今、ここで、一切が無に帰したのだ、家族も財産も何もかも。スクーターだけが残ったから、それに乗って事務所に戻ろう、逃げて行けるのはそこしか無い。

    翌日から、心は全くここに在らず、それでも誰にもそうとは知られない。旅行者の目から見れば何の変化もなかった。それは注目すべき事であったし、彼ら自身気づいていた。それぞれの物が、この街の危機的状況の只中で、ちゃんと元の場所にあり、二人の言葉にも態度にも、節度が保たれていた。この一貫性、これが大災害の後も何年も続くとなれば、傍観者はこの二人の男を無常と見なすだろうか?それは違う、かつて彼らは、人生がいつも同じ速さで展開する廊下を走っていた。災害の後、不幸から身を守るために習慣の中に閉じこもり、想像を絶する事態を乗り越えようとした。ある種の枷が人生をあまりに強く締め付けるので、彼らは究極の逆境の中にいる。何が違っているかと言うと、静けさ、静けさが、幸せな人の胸でハミングする音楽と、すり代わってしまった。心に隠された涙も、沈黙が抑えている。
 それらは目には見えないが、もともと大切な事は見えない、、、いつだって。
                    


                                                                               2015年6月9日   宮澤みよ子 訳







Deux hommes sans histoires

Dans ce témoignage il ne se passe rien, il ne se passera probablement rien, jusqu’à la fin.
Ils remontent le rideau de fer de lagence, une agence de voyage d’état pour deux administrateurs. Des gestes coutumiers dans la moiteur dune mousson féroce, voici ce qui les attend aujourdhui comme tous  les jours depuis quils ont hérité du poste de leurs propres pères trente ans plus tôt. Lhabitude ne les effraie pas, bien au contraire, ils savourent avec modération et inconscience la plénitude dune vie réglée, à Cochin, leur ville, celle des marins, chinois, hollandais, anglais puis portugais. Eux sont Indiens depuis des générations et fonctionnaires depuis deux. Ils ne voyagent pas, ils nen ont ni le désir, ni même lidée, même sils en avaient les moyens. Voici deux générations que leurs familles, comme les deux doigts de la main, dans une entente parfaite, sans aspérités, sans nuages font fonctionner cette agence. A ce propos, et cela surprendra, face à la porte grand ouverte sur le trottoir, deux portraits en noir et blanc accrochés au mur gris attirent le regard. Un voyageur inattentif pourrait penser  que ce sont les images des deux gratte-papiers assis au fond du bureau. Pas du tout, laspect suranné des clichés montre clairement que ce sont leurs pères. La ressemblance des regards, la forme des yeux, des lèvres, limplantation des cheveux des deux hommes dun autre temps sont des copier-coller de leurs fils assis à leurs places respectives dans ce bureau depuis trois décennies. 
Trente ans. Ils auraient pu sexclamer : « Que le temps passe vite, on a limpression que c’était hier !», en fait le temps ne passait pas, seul le présent immuable, plat existait pour eux. En effet, outre les épisodes inévitables et naturels de la vie familiale, il ne se passa rien, aucune aspérité, aucun accro, absolument rien qui puisse être relaté concernant la vie de ces deux hommes. Aucun événement notable ni dans les affaires ni en famille navait perturbé lordre des choses qui les entourait. Enracinés dans la touffeur de Cochin, voilà ce quils étaient. Je mens ! Je mens ! En effet, trois affaires marquantes firent date dans le train-train de leur existence. La troisième concerne une dispute entre copains. Les premières ont marqué les deux générations  et figurent de ce fait en bonne place, accrochés au mur de lofficine de part et dautre de lhorloge. A savoir à gauche : le transport de Gandhi quand il vint à Cochin en 1930 pour plaider la désobéissance civile visant à la suppression des impôts.  En témoigne un sous-verre où lon distingue le Mahatma posant devant une voiture  dune époque trop récente et de façon si peu vraisemblable quun œil même inattentif démasque la supercherie.  Bref. Le second événement concerne la location de la limousine à une date non spécifiée lors dune visite officielle de la Reine dAngleterre, Elizabeth elle-même. Le photo montage, comme le précédent, ne convainc que les crédules. Mais, en définitive, personne ne prête attention à ces enfantillages car le bureau est surtout renommé pour ses services de taxis, bus, cars, certes peu confortables mais propres et ponctuels.
Passons  au troisième fait qui, celui-là, eut assurément lieu. On ne peut quen faire des choux gras tant il ny a rien dautre à raconter à propos de ces deux hommes. Donc, un jour, en temps et en heure, des amis étaient passés au bureau comme à laccoutumée, lun deux était contrarié au plus haut point pour une histoire de Musulmans, de Catholiques, dHindous qui touchait à lorganisation du pays. Ce soir-là la lune devait être pleine car la discussion tourna à laigre et ils en vinrent presque aux mains tandis que quelques éclats de voix retentirent dans le bureau. Fallait-il que le sujet leur tienne à cœur pour en arriver là ! Certains de leurs amis émirent lidée que le sujet était assez grave pour pardonner quelques échauffements, mais les bureaucrates entendirent cette fausse note dune mauvaise oreille et décrétèrent que tel scandale était inadmissible. Ils eurent tôt fait dendiguer le remous en bannissant de leurs réunions le fauteur de troubles, un ami de longue date dailleurs. De même, ils décidèrent à lunanimité daccrocher un écriteau juste en face de la porte dentrée : « ICI ON NE PARLE PAS POLITIQUE ». En somme, pas de cris et surtout pas de vagues cest ainsi quils avaient été élevés.
Le calme retrouvé, - on aurait tendance à penser pour l’éternité -, ils se remirent à leurs écritures. Leur univers, protégé des intempéries derrière des murs épais, leur garantit stabilité et sécurité. Ils ont tout ce dont ils ont besoin à portée de main, de regard, de voix depuis longtemps. Tout est terriblement à sa place ici. Aucun bémol au tableau, une nature morte vivante orchestrée par la course régulière de laiguille de la pendule soigneusement remontée au juste moment comme il se doit, assurément-. De saisons sèches en moussons les deux hommes, vissés sur leurs sièges derrière leurs bureaux disposés en angle parfaitement droit au fond de la pièce à gauche de la porte dentrée, accueillent imperturbablement les clients, notent et gomment rarement. Lun assis en bout de bureau, face à la minuscule télévision éteinte -sauf les jours de match de polo ou de foot-, sans sourciller,  consigne des chiffres dans un registre énorme, un seul, il est le chef. Assurément. Lautre, une pile raisonnable de cahiers de commandes devant lui, installé face à la porte de façon à voir entrer les clients, répond aussi au téléphone. Tout en prenant les appels, dun geste compulsif il redresse minutieusement on sen doute désormais- le cahier aligné à un centimètre du rebord de la table et, les stylos lun dencre bleue, lautre dencre rouge, rangés de façon scrupuleusement parallèle. Si latmosphère pesante de la mousson les incommode, ils allument les deux ventilateurs de plafond qui seuls sagitent dans lair figé de lofficine et, quand la pluie se précipite à seaux sur le bitume surchauffé, ils se jettent un coup d’œil complice et confiant, car ils savaient depuis une heure, de chiffres en libellés, que le vent apporterait la fraîcheur attendue. Il suffisait de se montrer patient.
Deux millimètres de répit, un appel poste numéro deux, trois sonneries, pas plus, cest la règle tacite, quelques mots polis, mesurés, il raccroche, tend la main vers un petit carnet et lannote avant de le refermer et de le poser exactement à la même place dun geste mesuré. Un autre appel, quatre sonneries, le boss relève imperceptiblement la tête, une demi-seconde le sourcil froncé, le temps de poser le crayon, le premier décroche. Voilà lautre rassuré. Le premier sempare dun coupon, griffonne quelques mots bien alignés et dépose le document dans une corbeille posée à sa gauche. Là. Une connaissance entre au même moment, lhomme voudrait par ses bavardages briser cette terrible harmonie, douce routine linéaire ponctuée de quelques rares paroles complices, de sourires, parfois échangés par les deux hommes. Le visiteur sassoit, tente vainement daccaparer leur attention, ils répondent du bout des lèvres tant ils sont absorbés par leur tâche méticuleuse. Matin 8h, soir 22h. Immuables. Enfin, voilà deux hommes qui singénient sérieusement à faire voyager les autres, ceux qui follement désirent rompre avec le ronron de vies trop réglées.
C’était compter sans la destinée.
En effet, celle-ci frappa, sans aucun détour. Ils y étaient si peu préparés quils ne comprirent pas tout de suite ce qui arrivait. Pour résumer laffaire, c’était il y a dix ans, un tsunami sabattait sur le Japon, une vague collatérale submergea les anciens quartiers portugais de Cochin où ils avaient laissé le matin même à 7h30 : femmes-enfants-petits-enfants, chiens, chats ; sans compter leurs maisons, voitures et jardins avec poissons dans bassin. Les uns moururent, les autres furent ravagés, tous disparurent.  Quand la vague déferla à la vitesse dun cheval de course et balaya tout sur son chemin, une rumeur enfla au bazar, parvint jusqu’à eux et poursuivit son chemin jusque dans les tuyaux des radios, des télés, des journaux du monde entier. Mais eux, pris dans la discipline quotidienne ne pouvaient imaginer quil en serait autrement jusqu’à leur dernier souffle. Quand ils entendirent la rumeur passer, ils ne se sentirent pas concernés, et, comment auraient-ils pu ? Il fallait répondre à la demande de véhicules qui flamba tout à coup. La police réquisitionna les taxis et même les bus qui servirent dambulances, tant les blessés étaient nombreux à la périphérie du cataclysme car en son centre il ne restait absolument plus rien.
La ville était sens dessus dessous et dans le bureau, avec un calme impressionnant de professionnel ils réglèrent toutes les difficultés qui se présentèrent. Sacrée journée, rondement menée, sans anicroche ! Toutefois 22h00 venait de sonner, il était temps de rentrer. Leur torpeur les quitta insidieusement quand ils constatèrent les dégâts de plus en plus graves à mesure quils senfonçaient dans la vieille ville. Parvenus à un pâté de maison de chez eux, ils furent arrêtés par un peloton de policiers. On leur expliqua que des équipes de sécurité étaient en train de chercher des rescapés mais que personne et presque rien ne restait debout. Ils navaient pas imaginé jusqu’à cet instant, dans la certitude où ils avaient ancré leur vie, quune broutille laurait entachée alors une catastrophe dune telle ampleur était tout bonnement inconcevable. Toute la journée ils avaient compté sur leurs épouses pour régler les problèmes domestiques, comme à laccoutumée. Simplement, là, tout était anéanti, leurs familles, leurs biens. Il ne leur restait que leur scooter sur lesquels ils remontèrent pour retourner à lagence puisque c’était le seul endroit où ils pouvaient se réfugier.
Dès le lendemain, par la force même des choses, le cœur des deux hommes n’était plus là, personne ne sen douta cependant. Du point de vue des voyageurs rien navait changé dans lofficine, c’était remarquable et ils le remarquèrent : chaque objet était resté à sa place au milieu du chaos de la ville ; les gestes et les paroles des deux hommes demeuraient retenus. Devant telle constance, et ceci pendant des années après la catastrophes, les observateurs présumèrent que ces deux hommes étaient insensibles. C’était faux : alors quavant ils parcouraient un couloir où leur vie se déroulait toujours à la même petite vitesse, après, pour se protéger du malheur, les deux hommes se claquemurèrent dans leurs habitudes pour surmonter linconcevable. En somme, un carcan enserrait si fort leur vie quil les maintenait jusque dans la plus grande adversité. La différence, c’était le silence ayant remplacé la petite musique qui tient au cœur des gens heureux. Le silence régnait désormais sur les larmes dissimulées dans leurs cœurs. Cela n’était pas visible mais lessentiel est invisible apparemment.

Christine Sedraine Moiroux
Copyright France


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2015年7月23日木曜日

Chanson traditionnelle japonaise         邦楽 千鳥の曲



1.Chanson du pluvier   千鳥の曲(ちどりのきょく) 
    


  この曲のテーマは千鳥の鳴く声です。二代目吉沢検校(1800~1872=明治5)が古今和歌集と金葉和歌集から、それぞれ一首を選び作曲したものです。
彼は、江戸幕府公認の盲人による職能団体「当道」の最高官位・検校として、近代邦楽の発展・普及に大きく貢献しました。邦楽は伝統的には、もっぱら雅楽は貴族に、能は侍に限られた音楽とされていました。

Kengyô Yoshizawa a choisi, pour composer sa musique, deux poèmes célébres sur le thème du chant des oiseaux. Ces poèmes appartiennent à des recueils de poèmes qui datent des dixième et douzième siècles.
A l’époque de Edo, il y avait une association officielle du shogunat, du nom de « Tôdô », pour les aveugles. Elle était à Kyoto et faisait autorité. Les membres de cette association donnaient des soins médicaux et ils travaillaient aussi comme musiciens. Kengyô Yoshizawa était l’un des principaux.
Ils ont contribué au développement et à la diffusion de la musique japonaise parmi les classes populaires, alors que le Gagaku(雅楽) était longtemps resté liée exclusivement à l’aristocratie, de même que la musique du NO (), avec ses danses, était traditionnellement liée aux guerriers.

A. 塩の山、差出の磯に住む千鳥、君が代をば、八千代とぞ鳴く
         (しおのやま さしでのいそに すむちどり、きみがよをば やちよとぞなく)

  Les pluviers chantent autour de la rivière rocheuse, à côté du mont Sel,
Souhaitant la prospérité et la longévité à l’Empereur.
※ Le cri de cet oiseau « chi yo chi yo » signifie mille ans en japonais,千代(ちよ).

 古今和歌集(905-913) 345番 詠み人知らず

古今和歌集は、905年に醍醐天皇の勅命により日本文化の継承のため編纂されました。
山梨市、笛吹川沿いにある景勝地「差出の磯」は、川沿いの岩山が突き出して磯のように見えるところから、その地名となりました。この歌は「君が代」の元になった和歌と同様、古今和歌集にある、祝いの気持ちを述べる賀歌です。
Le Kokin-wakashu est un recueil de waka dont la création a été ordonnée par l’empereur Daigo en 905 pour faire connaître l’importance de la littérature japonaise.
La scène de cette chanson « Sashide no iso » est un site naturel. Même en pleine montagne, la rivière et les rochers donnent l’impression que l’on est au bord de la mer. C’est un poème qui exprime des félicitations, comme celle de « Kimigayo », l’hymne national du Japon.

B. 淡路島、通ふ千鳥の鳴く声に、幾夜寝覚めぬ、須磨の関守
(あわじしま かよう ちどりの なくこえに、いくよ めざめぬ すまの せきもり)

   En entendant le chant des pluviers qui passent au-dessus de l’île Awaji,
Combien de fois se réveille-t-il dans la nuit
Le gardien de la barrière de l’octroi à Suma ?

B. 金葉和歌集(1127)288番・ 百人一首78

金葉集は白河院の勅撰和歌集で1127年に編纂されました。
現在の神戸市須磨区は、かつて関所があった所で、平安時代には流刑地で、在原行平など貴人たちの侘び住まいともなっていました。「源氏物語・須磨」の中に、須磨に退居した光源氏が詠んだ歌があり、これがBの本歌といわれています。

Le Kinyou-wakashu est une compliation de poèmes qui a été effectuée sous l’ordre de l’Empereur Shirakawa-in.
Il y avait un octroi (lieu où l’on paye une taxe) à Suma. Autrefois, c’était aussi un lieu de déportation.
Dans le roman « Genji-monogatari » au chapitre « Suma », le héros, Hikaru Genji, qui vivait retiré au bord de la mer a écrit un poème.Et ce poème est l’origine de B.


友千鳥 諸声に鳴く 暁は 一人寝覚めの床も頼もし
(ともちどり もろごえになく あかつきは ひとりねざめのとこも たのもし)

Une troupe de pluviers chantent s’appelant l’un l’autre
Même si je me réveille tout seul avant le jour
Je me sens encouragé par leur voix amoureuse


琴演奏の参照: https://www.youtube.com/watch?v=-PXbz9DXn8s




2015年4月16日木曜日

Waka : Poèmes à l'époque de Heian     和歌 源頼政



京都・白河の夜桜



・・・・・・・白河にて人々花見侍りしに

深山木の その梢とも見えざりし 

桜は花にあらはれにけり




Au fond des arbres de la montagne
On ne pouvait pas distinguer la cime de branche de cerisiers
Mais la floraison se présente toute la forme d’elle-même







Yorimasa Miyamoto

Saumurai le chef des armées au début de la guerre de Gempei, poète .
Poèmes: Yorimasa-Kashu, Sin Kokin-shu, Senzai wakashu


La salle de Phenix  au Byodoin, 
ou Yorimasa se donne la mort par Seppuku.

宇治平等院鳳凰堂

ここで頼政が切腹したという




源頼政 みなもとよりまさ
(1104-1180年)

平安末期の武将、公家、歌人。
墓所・宇治平等院。
頼政歌集 新古今集 千載和歌集


2015年4月6日月曜日

Chanson japonaise "la floraison des cerisiers"       さくら さくら










さくら さくら
やよいの そらは みわたすかぎり
かすみかくもか においぞいずる
いざや いざや みにゆかん



Sakura  Sakura, 
sous le ciel du printemps au mois de mars
est-ce de bruillard ou des nuage de cerisier?
À perte de vue
 les fleurs s’épanouissent et emplissent
l’air de leur parfum.
Allons, allons les admirer!



Exécution  You Tube

2015年4月5日日曜日

Jules Supervielle 海 





海   シュペルビエル 世界の寓話より



望みながら果たさなかったすべてのこと、
言いたくて言葉にならなかったすべてのもの、
その秘密を告げることなく去って行ったもの、
たやすく手に触れ さらには
何も損なわずに剣で貫くことさえできるもの、
あいまいな さらにあいまいになる
なぜなら見つからない自分を知ろうとして、
潔く終われず泡となってしまうもの、
生来の永遠趣味から ほんの数える間の船跡になるもの、
表に浮かび上がることのない 
深みの内に進むもの 
深みを疑い ただ表を進むもの 
その全てであって正しくそれに優る
海。



La mer        

C’est tout ce que nous aurions voulu faire
et n’avons pas fait,
Ce qui a voulu prendre la parole
et n’a pas trouvé les mots qu’il fallait,
Tout ce qui nous a quittés
sans rien nous dire de son secret,
Ce que nous pouvons toucher et même creuser
par le fer sans jamais l’atteindre,
Ce qui est devenu vagues et encore vagues
parce qu’il se cherche sans se trouver,
Ce qui est devenu écume
pour ne pas mourir tout à fait,
Ce qui est devenu sillage de quelques secondes
par goût fondamental de l’éternel,
Ce qui avance dans les profondeurs
et ne montera jamais à la surface,
Ce qui avance à la surface
et redoute les profondeurs,
Tout cela et bien plus encore,
La mer.



            Jules Supervielle   "La Fable du monde " 1938 
                Poesie Gallimard 1999

2015年3月7日土曜日

緑の懸谷 Cette combe verte... Cahier de verdure2 Jaccottet

「緑の覚え書」2.フィリップ・ジャコテ



 緑の谷には花もなく鳥もなく、空中に、緑色のテラスのごとくあり、その上をあっけなく過ぎゆく雲は、背後のもう久しく家畜も途絶えた放牧地にぱっくり穴を開ける冷たく目には見えない深淵が
群れとなって現れたかのようだ。逆光のため、まばゆい光のうちに、この草のハンモックの類はくぐもって見え、その空気は高みでは鮮やかで地に近づけば柔らかく、くすんだ象牙色の牧場は日中ともされたままのランプのような、あるいは月、さては乳房か

 山の湖の方へも行ってみよう、エメラルドに変わった草原のような。そこまで行ってしまえばおそらくもう水を飲むことはできまい。それで今こうして緑が見えているのだろう。人の気配を察して逃げていく獣たちに出くわすように、山にはエメラルドが散在する。そして春はきらめく陽炎。







 Cette combe verte,sans fleurs et sans oiseaux, suspendue, cette espèce de terrasse verte, au-dessus de laquelle passent les nuages rapides surgis comme des troupeaux du gouffre invisible et froid creusé derrière, ces pâturages où il n’y a plus de bétail depuis longtemps.
  Dans la lumière brillante qui, à contre-jour, s’embrume, cette sorte de hamac d’herbe, l’air vif dans les hauteurs et doux près du sol, la bergerie d’ivoire usé comme une lampe restée allumée en plain jour, comme la lune, justement, que l’on devine,le sein laiteux.


 Allez encore vers ces lacs de montagne qui sont comme des prés chargés en émeraudes. Peut-être n’y boira-t-on plus, peut-être est-ce pour cela qu’on les voit maintenant. Il y a des émeraudes dans la montagne comme on y croise des bêtes fuyantes. Et printemps est poussière lumineuse.


Cahier de verdure          Philippe Jaccottet   Poésie/Gallimard p.24



2015年2月22日日曜日

Christine Moiroux : Métro OH!

「メトロOH!」

今朝、カミュがパソコンに「ワールド・アドベンチャー」をダウンロードしたのは繰り返しばっかりの日常にうんざりしていたから。旅行するお金はない、まして知らない世界に飛び込む勇気もない私が、部屋でぬくぬくとしながらバーチャル世界旅行をするなんて、願ったり叶ったりでしょ。すっかり冒険心に目覚め、カミュは無性に自分と日常との間に距離を置きたくなった。で、どうしたら?とりあえずコートを羽織ると、心の声がまだ生き延びるために欲している、小さなアバンチュールの芽を探しに外へ出た。地下鉄に乗ると、何かいい感じ、全て上手く行くような、ひらめきが来る。何気なく座った所で乗客たちの動きが彼女を想像の揺りかごに乗せる。不意に目の前にアラビアン・ナイトのお姫様が現れて空飛ぶ絨毯に舞い上がり、奇術師がここに、と思えば向こうにはローマの兵士がランプを掲げて仁王立ち、小さな中国人がバイキングの大男に付き従う、右手に、はるかサンジャックを目指して巡礼者たちが歩みを続けるそのまた一方では、浮浪人がピノキオの鼻をせせら笑っている。
そうか、旅とはこんなに面白いのか!よーし別の国も歩いてみよう、と彼女は本を小脇に抱えたパリジェンヌの後から電車を降りる、そしてつい表紙の色合いに心引かれ、奪い取って思いのまま読んでいたい!だがこれら言葉を介したエスケープ、それはそれで素敵なのに何か的外れな気がする。そうこう考えている内に、パリの懐なる小道へと吸い込まれていく雑踏のひしめきに、その女性を見失ってしまった。
 世界の果ても、カミュの想像舟ならほんの一漕ぎでたどり着くはず。なのに、この道どこまで続くの?!カミュは当て所なく歩く。ふしぎなメロディーに連れられるまま、気がつけばウィーンのベルベデーレ宮殿で、天使のような少女の奏でるバイオリンに踊っている。嬉しさに有頂天になり、アバンチュールの矛先をさらに戦士祈念のデファンスへと進める、午後のカミュは、もう勇気凛々で恐れを知らない。電車は止まりアルゼンチン、天地を舞飛ぶコンドルが呼んでいるならそれを拒むことはない。ホームに飛び降りる。目前に大草原パンパが開け、地平線は果てしなく、褐色、緑、青、黄土色の風景を描き、身を翻す度目くるめくように思いも掛けない物に行き会わせる。
ついにお気に入りの夢コーナーを見つけ、今宵、カミュは上機嫌。そこならいつでも、また行きたいと思いさえすれば行けるし。


Ce matin, Camille a téléchargé l'application «World Adventure » car elle est fatiguée d’un quotidien routinier. Comme elle n’a pas de budget pour voyager et pas encore tout à fait le courage d’affronter l’inconnu, elle se contente de périples virtuels autour du monde sans quitter sa chambre protectrice. Toutefois, son esprit d’aventure éveillé, Camille ressent le besoin encore plus impérieux de mettre quelques longueurs entre elle et l’habitude. Que faire ? Elle prend alors son manteau et s’en va chercher dehors ce petit brin d’aventure dont son âme a besoin pour survivre. Bonne Nouvelle, elle prend le métro à la station, ce qui lui visse au cœur un optimisme inébranlable. Elle s’assoit au hasard, le mouvement des voyageurs berce son imagination. Elle voit tout à coup apparaître en face d’elle une princesse des mille et une nuits qu’elle imagine s’envoler sur un tapis volant, un fakir par ici, un soldat romain droit et dur se tient à la rampe par là, un tout petit chinois côtoie un colosse Viking là-bas, des pèlerins continuent leur marche vers Saint-Jacques à sa droite, de l’autre côté des mendiants rient au nez de Pinocchio. Enfin, elle n’est pas déçue du voyage ! Elle décide alors d’aller faire une promenade dans d’autres contrées et descend de la rame en suivant une parisienne qui porte un livre sous le bras, la couverture colorée lui donne l’envie folle de s’emparer de l’objet pour le dévorer. Elle n’en fera rien bien entendu, même si cette escapade à travers les mots l’aurait enchantée. De toute façon elle a perdu la dame de vue dans la foule compacte qui chemine dans les boyaux du ventre de Paris.
Le bout du monde est à quelques encablures d’un vaisseau né de son imagination. La course est longue ! Camille marche au hasard. Portée par l’appel d’une mélodie, elle se retrouve au Palais du Belvédère à Vienne à danser une valse jouée au violon par une jeune fille angélique. Étourdie par tant de félicités, Camille reprend ses aventures direction la Défense, but guerrier qui ne l’effraye pas tant elle a fait le plein cet après-midi de courage. La rame s’arrête à Argentine, un condor entre ciel et terre l’appelle. Elle n’y résiste pas et saute sur le quai. La pampa ouvre devant elle des horizons sans fin, le brun, le vert, le bleu et l’ôcre dessinent des paysages où à chaque tournant elle côtoie l’inattendu. Camille est heureuse ce soir, d’avoir trouvé enfin son petit coin de rêve, qu’elle visitera aussi souvent 
qu’elle le voudra. 
                                          Christine Moiroux :  Métro OH!