2013年12月24日火曜日

haïku traduit en français Tatsuko Hoshino


       ces jours-ci jaime rouge
          je fais du feu dans le jardin 
                   toute seule
                         

         


11 わが前に落ち来るごとく 星流れ(わがまえに おちくる ごとく ほしながれ)

              Comme elle shute
      sur mes yeux
              Une étoile filante


12 思いでを人に語れば 鳴く千鳥(おもいでを ひとに かたれば なく ちどり)

   une voix de pluvier
   quand je parle
   de mes souvenirs


2013年12月21日土曜日

FIN D’HIVER Philippe JACCOTTET

Airs (1961-1964)                            


「冬の終わり」

                                        
少ししかない まして
空間を失う恐れを追いはらう力など  
彷徨う魂には 残されていない

だが この魂は 一等軽く
それがいつまでなのか 知れないからこそ
一等 澄みわたる声で 歌うのだ
大地からの距離を





移りゆく あなたの顔に 
雨となって 涙の種を撒きたい
河は荒れ きらめく季節
大地を穿つのは 胸の痛み

人生は見つめている
山へ山へと 遠のく雪を

冬もなお生き延びる草の中に
それよりなお軽い影たちがいる
内気で辛抱強い木々
ひかえめな それでいて真っ直ぐな

今はまだ微かでしかない 終わり

今日もまた巡る日の中
わたしの身体の回りを飛んでいく
今日もまた明るい野原には
青灰色の墓石があって





ほんとのことも そらごとも
煙に巻かれ 消えてゆく
愛されすぎた 美にも似て
世界は守られてはいない

この世は 君の中を過ぎ越す 祭だ
電光石火の ちり ほこり

ほんとのことも そうでないことも
薫り高い灰のように ひと時 光り輝く



FIN D’HIVER   Philippe Jaccottet

Peu de chose, rien qui chasse
l'effroi de perdre l'espace
est laissé à l'âme errante

Mais peut-être, plus légère,
incertaine qu'elle dure,
est-elle celle qui chante
avec la voix la plus pure
les distances de la terre


Une semaison de larmes
sur le visage changé,
la scintillante saison
des rivières dérangées :
chagrin qui creuse la terre

L'âge regarde la neige
s'éloigner sur les montagnes


Dans l'herbe à l'hiver survivant
ces ombres moins pesantes qu'elle,
des timides bois patients
sont la discrète, la fidèle,

l'encore imperceptible mort

Toujours dans le jour tournant
ce vol autour de nos corps
Toujours dans le champ du jour
ces tombes d'ardoise bleue


Vérité, non-vérité
se résorbent en fumée

Monde pas mieux abrité
que la beauté trop aimée,
passer en toi, c'est fêter
de la poussière allumée

Vérité, non-vérité
brillent, cendre parfumée

2013年12月3日火曜日

LUNE D’HIVER  Philippe Jaccottet



冬の月 

闇に入るというのなら
この鏡を 持って行くといい
そこでは赤い氷の炎も 消えていく

夜のかなめに たどりついて
見れば
おとなしい羊たちの洗礼が
映されているだけの



 LUNE D’HIVER        


Pour entrer dans l’obscurité
prends ce miroir où s’éteint
un glacial incendie:

atteint le centre de la nuit,
tu n’y verras plus reflété
qu’un baptême de brebis









青春 君を燃やし尽くそう
緑だった この樹とともに
風も決して運んだことの無い
いちばん透き通った煙の中で       

ささいな音にもおびえる心よ
冬の終わりの大地は
ミツバチの墓場に過ぎない


Jeunesse, je te consume
avec ce bois qui fut vert
dans la plus claire fumée
qu’ait jamais l’air emportée

Âme de peu t’effraies,
la terre de fin d’hiver
n’est qu’une tombe d’abeilles


« Airs »    L’encre serait de l’ombre / Poésie/Gallimard p.128

2013年12月1日日曜日

3haïku de Tatsuko Hoshino

            

 「月を仰ぐ」    星野立子


7. この道も やがて凍てんと歩きゆく (このみちも やがていてんと あるきゆく)


   Il va bientôt verglacer
         sur cette rue
        Je marche vite








8. 美しき帰雁の空も束の間に (うつくしき きがんのそらも つかのまに)

       Beau paysage 
       des oies qui rentrent dans le ciel
       ne dure pas longtemps





9. 舟ごこち少し残りて宿浴衣 (ふなごこち すこしのこりて やどゆかた)

       Derniers reflets
    de la sensation de voyager en bateau
       Je porte yukata à lauberge      

                                     ※yukata : kimono d’été en cottonnade légère





  

2013年11月26日火曜日

Le Miroir Jules Supervielle



「鏡」


                                        シュペルビエル 

行く道の真ん中に鏡を置かれたものだから
人生が彼女の両手から漏れ去ってゆくのも
時には大急ぎで時にかろうじて打つ
むら気な心臓のように星が瞬いているのも見えてしまう。

お気に入りの鳥たちが近づこうとしても
それとは知らず目をくれて   恐れに囚われ
いつもの自分の顔を見たいと願うのだが
鏡は知らん顔     静けさが続く。












                        Le Miroir


Qu’on lui donne un miroir au milieu du chemin
Elle y verra la vie échapper à ses mains,
Une étoile briller comme un cœur inégal
Qui tantôt va trop vite et tantôt bat si mal.

Quand ils approcheront ses oiseaux favoris,
Elle regardera mais sans avoir compris,
Voudra, prise de peur, voir sa propre figure,
Le miroir se taira, d’un silence qui dure.












« Le forçat innocent »  Jules Supervielle Poésie / Gallimard p.89





2013年11月24日日曜日

Conduite René Char ルネ・シャール

導き」
            

行くがいい。
そこはかつて星の鋤が
のみ込まれてしまった場所。
今宵 鳥たちの村は
高々と狂喜乱舞して過ぎ去る。

聞くがいい、分散した存在である
岩のような額から
君の眠気を誘う
九月の樹のように熱い言葉を。

見るがいい、絡み合って動く確信を
こんな間近で
彼らの本質であるエーテルに到達している
ああ私のホーク 不安げな渇きよ!

人生の過酷は 試行させる
絶えず追放を羨むように。
アーモンドの繊細な雨が降れば
柔らかな自由の溶け入った
君の守護者たる 錬金術のお出ましだ
おお、愛するひと!






 Conduite

Passe.
La bêche sidérale
autrefois là s’est engouffrée.
Ce soir un village d’oiseaux
très haut exulte et passe.

Écoute aux tempes rocheuses
des présences dispersées
le mot qui fera ton sommeil
chaud comme un arbre de septembre.

Vois bouger l’entrelacement
des certitudes arrivées
près de nous à leur quintessence,
ô ma Fourche, ma Soif anxieuse !

La rigueur de vivre se rode
sans cesse à convoiter l’exil.
Par une fine pluie d’amande,
mêlée de liberté docile,
ta gardienne alchimie s’est produite,
ô Bien aimée !
1938



 < Fureur et mystère >René Char   Poésie/Gallimard p.55

2013年11月23日土曜日

Ossip E.Mandelstam

「星の塩」仮題

               オシップ・マンデルスタン
                   (マンデリシュターム)

夜の闇に 身を雪いだ 庭で
空は無骨な星にきらめく
その輝きは まるで鎌に乗った塩のよう
(闇の)樽は なみなみと湛えられ 冴えわたる。

門には 差し錠が引かれ
大地は ざらざらと荒れている。
真実よりも純粋とされる 緯糸も
その爽やかな布の地も 見いだせないだろう。

樽の中で 星は塩のように溶け出し
凍りついた水は さらに漆黒を成し
死は より透きとおって
不幸は もっと過酷に
大地はかくも真に迫り 恐ろしさを呈する。





Je me suis lavé, de nuit, dans la cour,
Le ciel brillait d’étoiles grossières.
leur lueur est comme du sel sur la hache,
Le tonneau, plein jusqu’au bord, refroidit.

Le verrou est tiré sur le portail
Et la terre, en conscience, est rude.
De trame plus pure que la vérité
De cette toile fraîche, on n’en trouvera pas.

Dans le tonneau,l’étoile fond comme du sel
Et l’eau glacée se fait plus noir,
Plus pure la mort, plus salé le malheur,
Et la terre plus vraie et redoutable.

                                         1921



Ossip E.Mandelstam
 « Simple promesse »  La Dagona,1994    
traduits du russe par Philippe Jaccpttet p.47






星の降る夜には宇宙の樽の中で夜がキーンと冴える。
手足も唇も凍りそうになって、いろんな気持ちがこわばり
空と大地の見分けもつかず運命さえも、
まるで星の塩を振りかけたように動かない。
このシュールな現実感を、何かを越えて心地良いとするか
ただ恐ろしいとするかは、気分次第




2013年11月20日水曜日

Le Martinet ルネ・シャール René Char



雨燕 (あまつばめ)

翼の大きすぎる雨燕が家の周りを旋回しながら喜び鳴いている。
心とはそういうもの。

彼は雷鳴を和らげる。澄みわたった空に種を撒く。
地に触れれば傷ついてしまうし。

即再出立こそ雨燕。馴染みの彼女など御免こうむる。
塔のレースの住み家が如何ほど。気が休まるのは暗い穴蔵。
誰も行かない狭さこそ。

日の長い夏ともなれば、闇の中へ一目散、
真夜中のシャッターをくぐり抜け。

鳥を留めおくのは眼差しによってではなく。彼は叫び、それが
鳥の有りっ丈。打ち落とすのなら か細い銃でいい。
心とはそういうもの。








                                            Le Martinet

                                                                                  René Char 

Martinet aux ailes trop larges, qui vire et crie
sa joie autour de la maison. Tel est le coeur.

Il déssèche le tonnerre. Il sème dans le ciel serein.
S'il touche le sol, il se déchire.

Sa répartie est l'hirondelle. Il déteste la familière.
Que vaut dentelle de la tour ?

Sa pause est au creux le plus sombre. Nul n'est plus
à l'étroit que lui.

L'été de la longue clarté, il filera dans les ténèbres,
par les persiennes de minuit.

Il n'est pas d'yeux pour le tenir. Il crie, c'est toute
sa présence. Un mince fusil va l'abattre. Tel est le coeur.


        

Fureur et mystère      Poésie/gallimard  p.206

2013年11月19日火曜日

Mon arbre Francis Ponge            フランシス・ポンジュ

私の樹


私の樹は久しく理解もされぬまま、
不変の理性の森にすっくと生え
ゆっくりと育って、木の葉をその身にそなえ、
さらに立派な樹に同じく 後になって知られるのだろう。

だがそうなれば、批難の嵐なり無関心の沈黙なりを生ぜしめ、
風に向かう彼の声は百の物言いとなり
そしてもしそれが新たな苦悩に揺さぶられている様に見えたなら、
それはむしろ抱えすぎた知を振り捨てたいからだと知ってくれ。







Mon arbre

Mon arbre dans un siècle encor malentendu,
Dressé dans la forêt des raisons éternelles
Grandira lentement, se pourvoira de feuilles,
A l'égal des plus grands sera tard reconnu.

Mais alors, il fera l'orage ou le silence,
Sa voix contre le vent aura cent arguments,
Et s'il semble agité par de nouveaux tourments,
C'est qu'il voudra plutôt se débarrasser de son trop de science.



Francis Ponge

Le parti pris des choses suivi de Proêmes  Poésie/Gallimard 2008

2013年11月13日水曜日

Lettre du vingt-six juin Jaccottet



622日の詩


                       フィリップ・ジャコテ


これからは鳥たちが あなたに人生を歌い伝えてくれますように。
誰かさんは多く語りすぎるだろうから
その言葉から見てとれるのは、せいぜい旅人の部屋と窓
涙の曇りガラスが 雨に打たれて折れた木をぼかしている・・・

夜になる。菩提樹の下で声がする
人声は大地の上からのように輝く
時に赤く 時に青いアンタレス。

気懸かりな噂には耳をかさず
身に起こる事に気を回さないで
そうだ、わたしたちの名前さえ忘れるといい
陽の光の声で話す言葉を聴き
光輝くままにさせておこう

その時 あらゆる不安から解かれ
その時 死さえ私たちには透明でしかなく
その時 それはまるで夏の夜の空気のように明るく澄んで
そして私たちが軽やかさに運ばれて飛ぶなら
風が押してくる見せかけの四方の壁を通して聞こえて来るのは
ただ森の向こうを流れる小川のせせらぎ
そしてあなたは煌めく夜の眼だけを見つめていれば・・・


二人がロシニョルの声で話すときには・・・








Lettre du vingt-six juin

Que les oiseaux vous parlent désormais de notre vie.
Un homme en ferait trop d'histoires
et vous ne verriez plus à travers ses paroles
qu'une chambre de voyageur, une fenêtre
où la buée des larmes voile un bois brisé de pluie...


La nuit se fait.
Vous entendez les voix sous les tilleuls :
la voix humaine brille comme au-dessus de la terre
Antarès qui est tantôt rouge et tantôt vert.




N'écoutez plus le bruit de nos soucis,
ne pensez plus à ce qui nous arrive,
oubliez même notre nom. Écoutez-nous parler
avec la voix du jour, et laissez seulement
briller le jour.
Quand nous serons défaits de toute crainte,
quand la mort ne sera pour nous que transparence,
quand elle sera claire comme l'air des nuits d'été
et quand nous volerons portés par la légèreté
à travers tous ces illusoires murs que le vent pousse,
vous n'entendrez plus que le bruit de la rivière
qui coule derrière la forêt; et vous ne verrez plus
qu'étinceler des yeux de nuit...




Lorsque nous parlerons avec la voix du rossignol...




26.juin 1954             à Anne Marie Jaccottet





L'ignorant      Poèmes 1952-1956 Gallimard  p.41-42

2013年10月21日月曜日

3haïku de Tatsuko Hoshino


俳句 星野立子 2.



4.  暁は宵より淋し 鉦叩   

   (あかつきは よいより さみし かねたたき)

     Laube mélancolique
plus encore que le soir
     On entend un criquet 
 
















5. 人々の黙ることあり 煖炉燃ゆ 

  (ひとびとの だまることあり だんろ もゆ)

     À certains moments
on ne dit rien
     Le feu brûle dans la cheminée



6.北風の変わりぬ 夜半 時計打つ 

    (きたがぜの かわりぬ やはん とけい うつ)

  Le vent du nord change de cap
En pleine nuit
            La pendule sonne

2013年10月12日土曜日

<Cent poèmes de cent poètes> traduits en francais 1.

 百人一首 Hyakunin isshu 

« Cent poèmes de cent poètes » est une célèbre compilation de poèmes classiques japonais écrits par cent poètes ayant vécu entre le7ème et le 13ème siècle, choisis par Teika FUJIWARA .Ce titre peut aussi faire référence au jeu de carte (karuta ) qui se base sur cette fameuse anthologie.

Le premier poème a été écrit par l’empereur d’Otsu-kyo,Tenchi-tenno.

1.天智天皇 てんちてんのう  Empereur Tenchi(626-672)

 ()()の かりほの() ()をあらみ 我が衣手()は ()にぬれつつ

 (あきの たの かりほの いおの とまを あらみ 

 わがころもでは つゆに ぬれつつ)
      

    Au champs d’automne,
    sous le toit d’une hutte 
    couverte de la natte de riz
    j’ai les manches mouillées 
    encore de rosée qui tombe.   


  C'est le poème d'un paysan  en automne, qui,  dans sa hutte ,veille sur un champs de riz pour le protéger des animaux sauvages.
     Ce  poème présente un monde mystérieux par intermédiaire d'un paysan.
     Même un empereur peut ressentir la petite mélancolie de la  saisons.